van Gogh's letters - unabridged and annotated
 
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Letter from Vincent van Gogh to Theo van Gogh
Arles, c. 25 February 1888
Relevant paintings:


"Old Woman of Arles," Vincent van Gogh
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"Snowy Landscape with Arles in the Background," Vincent van Gogh
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"Pork-Butcher's Shop Seen from a Window," Vincent van Gogh
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Arles, c. 25 février 1888

Mon cher Theo,

Merci de ta bonne lettre ainsi que du billet de 50 francs.

Je ne trouve pas jusqu'à présent la vie ici aussi avantageuse que j'eusse pu l'espérer, seulement j'ai trois études de faites, ce qu'à Paris de ces jours-ci probablement je n'aurais pas su faire.

J'étais content de ce que les nouvelles de la Hollande étaient assez satisfaisantes. Pour ce qui est de Reid, je serais peu étonné de ce qu'à tort pourtant - il prit de mauvaise part que je l'aie devancé dans le Midi. Dire de notre part que nous n'aurions jamais eu avantage à le connaître serait relativement injuste, puisque 1°: il nous a fait cadeau d'un très beau tableau (lequel tableau, soit dit entre parenthèse, on avait l'intention d'acquérir) ; 2° Reid a fait monter les Monticelli de valeur et puisqu'on en possède 5, il en résulte pour nous que ces tableaux ont haussé en tant que valeur; 3 : il a été de bonne et agréable compagnie dans les premiers mois.

Maintenant de notre côté on a voulu le faire participer à une affaire plus importante que celle des Monticelli, et il fait semblant de n'y pas comprendre grande chose.

Il me semble que pour avoir davantage encore le droit de rester maîtres de notre terrain en tant que quant aux impressionnistes, pour qu'il n'y puisse avoir de doute concernant notre bonne foi à l'égard de Reid - on pourrait le laisser agir sans intervenir comme bon lui semblera pour les Monticelli de Marseille. Insistant sur ceci que les peintres décédés ne nous intéressent qu'indirectement au point de vue argent.

Et si tu es d'accord en ceci, à la rigueur tu peux de ma part aussi lui dire que s'il a l'intention de venir à Marseille pour y acheter des Monticelli, il n'a rien à craindre de notre part, mais qu'on a le droit de lui demander ses intentions à cet égard, vu qu'on l'a devancé sur ce territoire.

Pour les impressionnistes, il me semblerait juste que ce soit par ton intermédiaire sinon par toi directement qu'ils soient introduits en Angleterre. Et si Reid prenait les devants, on aurait le droit de le considérer comme ayant agi envers nous de mauvaise foi, à plus forte raison depuis qu'on l'aurait laissé libre pour les Monticelli de Marseille.

Tu rendrais sûrement service à notre ami Koning en le laissant rester avec toi; sa visite chez Rivet doit lui avoir prouvé que ce n'est pas nous qui l'ayons mal conseillé. En cas que tu voudrais le prendre, et il me semble que ce serait un débrouillage pour lui, seulement il faudrait clairement s'expliquer avec le père, de façon que tu n'aies pas de responsabilités indirectes mêmes.

Si tu vois Bernard, dis lui alors que jusqu'à présent j'ai à payer plus cher qu'à Pont-Aven, mais qu'ici je crois qu'en restant en garni avec les bourgeois il doit y avoir des économies à faire, ce que je cherche et dès que j'aurai vérifié je lui écrirai ce qui me paraîtra la moyenne des dépenses.

Il faut que je prenne mes couleurs et mes toiles soit chez un épicier, soit chez un libraire, qui n'ont pas tout ce qui serait désirable. Il faudra bien que j'aille à Marseille pour voir comment l'état de ces choses serait par là. J'avais espérér trouver du beau bleu, etc., et en somme je n'en désespère pas, vu qu'à Marseille on doit pouvoir acheter les matières brutes de première main.

Et je voudrais pouvoir faire des bleus comme Ziem, qui ne bougent pas tant que les autres, enfin nous verrons.

Ne t'embête pas, et donne une poignée de main aux copains pour moi,

b à t, Vincent

Les études que j'ai sont une vieille femme Arlésienne, un paysage avec de la neige, une vue d'un bout de trottoir avec la boutique d'un charcutier. Les femmes sont bien belles ici, c'est pas une blague, par contraire le musée d'Arles est atroce et une blague, et digne d'être à Tarascon. Il y a aussi un musée d'antiquités, vraies celles-là.


At this time, Vincent was 34 year old
Source:
Vincent van Gogh. Letter to Theo van Gogh. Written c. 25 February 1888 in Arles. Translated by Robert Harrison, edited by Robert Harrison, number 464.
URL: https://www.webexhibits.org/vangogh/letter/18/464-fr.htm.

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