van Gogh's letters - unabridged and annotated
 
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Letter from Vincent van Gogh to Theo van Gogh
Auvers-sur-Oise, 25 May 1890
Relevant paintings:


"Old vinyard with peasant woman," Vincent van Gogh
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"Chestnut Tree in Blossom," Vincent van Gogh
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"Chestnut Trees in Blossom," Vincent van Gogh
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Mon cher Theo, ma chère Jo,

Merci de ta lettre que j'ai reçue ce matin, et des cinquante francs qui s'y trouvaient.
Aujourd'hui j'ai revu le Dr Gachet et je vais peindre chez lui mardi matin, puis je dînerais avec lui et après il viendrait voir ma peinture. Il me parait très raisonnable, mais est aussi découragé dans son métier de médecin de campagne que moi de ma peinture. Alors je lui ai dit que j'échangerais pourtant volontiers métier pour métier. Enfin je crois volontiers que je finirai par être ami avec lui. Eh bien ce moment-là où j'aurai besoin de lui peut certes venir, pourtant jusqu'à aujourd'hui cela va bien. Et cela peut devenir encore mieux, je crois toujours que c'est surtout une maladie du Midi que j'ai attrapée et que le retour ici suffira pour dissiper tout cela.
Souvent, fort souvent je pense à ton petit et je me dis alors que je voudrais qu'il fût grand assez pour venir à la campagne. Car c'est le meilleur système de les élever là. Combien je souhaiterais que toi, Jo et le petit preniez un repos à la campagne au lieu du voyage traditionnel en Hollande.
Oui je sais bien que la mère voudra absolument voir le petit et c'est certes une raison d'y aller, pourtant certes elle comprendrait si c'était réellement l'avantage du petit.

Ici on est loin assez de Paris pour que ce soit la vraie campagne, mais combien néanmoins changé depuis Daubigny. Mais non pas changé d'une façon déplaisante, il y a beaucoup de villas et habitations diverses modernes et bourgeoises très souriantes ensoleillées, et fleuries.
Cela dans une campagne presque grasse, juste à ce moment-ci du développement d'une société nouvelle dans la vieille, n'a rien de désagréable; il y a beaucoup de bien-être dans l'air. Un calme à la Puvis de Chavannes j'y vois ou y crois voir, pas d'usines, mais de la belle verdure en abondance et en bon ordre.
J'ai un dessin d'une vieille vigne, dont je me propose de faire une toile de 30, puis une étude de marronniers rose et une de marronniers blancs. Mais si les circonstances me le permettront, j'espère faire un peu de figure Vaguement des tableaux se présentent à ma vision, qu'il prendra du temps pour mettre au clair, mais ça viendra peu à peu. Si je n'avais pas été malade, depuis longtemps j'aurais écrit à Boch et à Isaacson.
Ma malle n'est pas encore arrivée, ce qui m'embête, j'ai envoyé ce matin une dépêche.
Je te remercie d'avance de la toile et du papier. Hier et aujourd'hui il pleut et fait de l'orage, mais c'est pas désagréable de revoir ces effets-là. Les lits ne sont pas arrivés non plus. Mais quoi qu'il en soit de ces embêtements, je me sens heureux de ne plus être si loin de vous autres et des amis. J'espère que la santé ira bien. Cela m'a pourtant paru que tu avais moins d'appétit que dans le temps et d'après ce que disent les médecins, pour nos tempéraments il faudrait une nourriture très solide.Sois donc sage là-dedans, surtout Jo aussi, ayant son enfant à nourrir. Vrai il faudrait bien doubler la dose, ce serait rien exagérer quand il y a des enfants à faire et à nourrir. Sans ça c'est comme un train qui marche lentement là où la route est droite. Temps assez de modérer la vapeur, quand la route est plus accidentée.

Poignée de main en pensée,

t. à v., Vincent


At this time, Vincent was 37 year old
Source:
Vincent van Gogh. Letter to Theo van Gogh. Written 25 May 1890 in Auvers-sur-Oise. Translated by Robert Harrison, edited by Robert Harrison, number 637.
URL: https://www.webexhibits.org/vangogh/letter/21/637-fr.htm.

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